Commercialiser sa marque de cosmétiques

Bonjour à tous !


N’avez vous jamais rêvé de vendre vos produits cosmétiques ? De pouvoir partager vos propres créations, formulées par vos soins ?Je vais vous partager ici dans les grandes lignes mes infos les plus utiles pour se lancer dans cette aventure.

Nous allons voir ensemble comment monter son laboratoire de cosmétiques et quels sont les obligations légales pour commercialiser sa marque.

Les marques blanches, ou formulation à façon

 
Si vous n’avez pas encore toutes les connaissances, les moyens, le temps ou même l’envie d’assurer vous même toute la production, vous pouvez confier à un laboratoire la formulation de votre gamme. Il saura s’adapter à vos exigences, votre cahier des charges en terme d’ingrédients, d’actifs, de label bio ou non, de packaging. Il s’occupera également de toute la partie réglementation, validation des formules par un toxicologue, et déclaration des formules sur le portail CPNP… (Cosmetic Products Notification Portal).

https://webgate.ec.europa.eu/cpnp/faq/index.cfm?event=faq.show


Si vous souhaitez fabriquer vous même vos produits, voici comment procéder point par point:

1. Création des formules

En premier lieu, il vous faudra formuler votre gamme. Pour cela, vous pouvez vous inspirer de recettes présentées sur les sites marchands du type Aromazone, ou si vous souhaitez des formulations plus variés , les fournisseurs professionnels proposent de très nombreuses formules à adapter à ses goûts, et envoient très volontiers des échantillons de matières premières ainsi que des produits finis à tester. À vous ensuite d’adapter la formule de votre choix à vos préférences personnelles.


Vous trouverez facilement des fournisseurs professionnels sur internet. Mon astuce : chercher les salons mondiaux de cosmétiques, et vous trouverez la liste de centaines d’exposants ! il y en a pour tous les goûts ! On a parmi les plus connus: in cosmetic, cosmetagora…

https://www.in-cosmetics.com/group/en-gb.html

http://www.cosmetagora.fr

2. Tester ses formules

Une fois vos formules inscrites sur le papier, y a plus qu’à tester ! Faites quelques ajustement si besoin, faites varier un paramètre à la fois pour ajuster la texture, l’odeur… Et essayez ! Testez sur vous même l’efficacité, le plaisir d’utilisation. Faites essayer vos amis, votre famille, et demandez ce qu’il en pense. Attention ! Les tests sur les animaux sont interdit !

3. La documentation

Pour chaque produit cosmétique mis sur le marché, il faut pouvoir présenter Le Dossier Information Produit, ou DIP. Ce dossier présente 2 grandes sections:

  • La partie A, que vous pouvez rédiger vous même
  • La partie B, qu’il faudra faire rédiger par un toxicologe.

Si vous ne souhaitez pas rédiger la partie A vous même, vous pouvez passer par votre toxicologue ou un cabinet conseil pour l’intégralité de la rédaction du DIP. Par exemple on a les cabinets ERTC ou RCMA. Vous pouvez aussi contacter des indépendants que vous trouverez facilement sur LinkedIn. Comptez 300€ minimum par produit, pour la rédaction de la partie B, et près de 1000€ par produit si vous faites rédiger l’intégralité du DIP par un expert.

Au delà du prix, je trouve super enrichissant de rédiger soit même le DIP, on apprends à connaître vraiment ses ingrédients, pourquoi choisir tel ou tel actif, comment être sûr de ne pas surdoser une huile essentielle… Le vrai métier de formulateur!

Entrons un peu plus dans les détails:

1. La partie A va regrouper toutes les info dont va avoir besoin le toxicologue :

  • La formule INCI
  • Les ingrédients
  • Les coordonnées des fournisseurs
  • Les caractéristiques du produit fini comme le ph et la densité, l’étude de stabilité
  • Le résultat du challenge test qui établira l’efficacité du conservateur
  • Le type de packaging utilisé
  • Les conseils d’utilisation
  • Les quantités de produit appliqué
  • Les utilisateurs visés comme les jeunes enfants, les femmes enceintes…
  • Les risques liés aux ingrédients plus spécifiques comme les parfums, les huiles essentielles, et tout autres ingrédients potentiellement sensibilisant
  • La présence ou non de nanoparticules et de substances cancérigène (CMR)
  • Les effets indésirables du produit fini, s’il y en a.

2. La partie B, la synthèse du toxicologue

La partie B expose l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine du produit cosmétique lui même. Elle résumera les conclusions de l’expert, avec tout les détails de son raisonnement, les avertissements si besoins (par ex éviter le contour des yeux), ainsi que ses coordonnées.

Voici le site de l’ANSM où vous trouverez tout les textes réglementaires

https://ansm.sante.fr/Produits-de-sante/Produits-cosmetiques


La plupart de ces informations sont présentes dans les FDS (fiche de données de sécurité) que fournissent obligatoirement les fournisseurs professionnels. Par contre, c’est à vous de procéder aux tests de stabilité, et aux tests microbiologique. Pour ça, il suffit d’envoyer un échantillon à un laboratoire spécialisé. On en trouve facilement sur internet : exemple ACM Pharma, MicrobioControls…

4. Le laboratoire


Bien entendu, pas question de fabriquer ses produits dans sa cuisine ! Pour être en règle, il vous faudra un local approprié, qui respect les Bonnes Pratiques de Fabrication, ou BPF.


Les BPF permettent de garentir la sécurité du consommateur, en contrôlant la qualité et la sécurité du produit. Ces règles permettent d’évaluer les risques liés à la fabrication, au stockage et à l’expédition du produit, ainsi qu’à la formation du personnel, l’organisation du laboratoire, et la documentation permettant la tracabilité de chaque ingrédient.

À chaque production, il faut par exemple noter le numéro de lot de chaque ingrédients, contrôler le ph du produit fini, envoyer un échantillon en analyse pour contrôler qu’il n’y ai pas eu de contamination par des micro-organismes…

Le laboratoire doit être toujours propre, le formulateur lui doit toujours porter une blouse et une charlotte pour être sur de ne pas contaminer ses produits. On y parle surtout de règles d’hygiène et de tracabilité en cas de soucis.


Une fois que vous êtes au point, il vous faudra déclarer votre établissement à l’ANSM, déposer vos formules sur le portail CPNP, qui remplace aujourd’hui les centres anti poison au niveau européen, et nommer la personne responsable, vous ou un prestataire.


J’ai fais ici un tour assez rapide sur la réglementation, mais ça permets déjà de bien dégrossir ce qu’il y a à savoir sur le sujet. Dans tout les cas, le toxicologue avec qui vous travaillerez sera là pour vous aider dans vos démarches.


N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaires, je serai ravie de vous répondre !

Dites moi également quels points vous voudriez que j’approfondisse.

Retrouvez cette article en vidéo :


Bonne formulation !

8 commentaires

  1. Bonjour,
    Je ne sais pas si vous êtes toujours active mais, j’aurai quelques questions. J’ai un projet de création de marque cosmétique et je souhaite avoir quelques précisions :

    Je souhaite formuler moi-même : Est-ce possible ? Si j’ai bien compris c’est oui ; une formation est-elle nécessaire ?

    Si j’ai bien compris, je peux soit faire fabriquer, soit fabriquer moi-même sous conditions : (pièce dédiée avec BPF ; analyse à chaque lot crée (nom du test par lot ?, quel type de labo ?, délai et coût) ; DIP partie toxicologue (à faire rédiger par lui-même))

    En terme économique et sécurité, quelle est le meilleure solution ?

    Quels sont tous les tests obligatoires à part le ‘challenge test’ ?

    • Bonjour,
      Je suis toujours active 😊
      Vous pouvez formuler vous même, tant que votre locale respecte les BFS, et que vous faites valider vos formules par un toxicologue.
      Vous devez procéder à des tests de stabilité, challenge test, et faire analyser chaque lot, en effet. Vous pouvez contacter un laboratoire d’analyses microbiologique, vous en trouverez facilement sur internet. Une analyse coûte environ 50€, tarif dégressif si vous avez du volume. Vous avez les résultats en moins d’une semaine normalement.
      En terme de tarif, vous ayez peut être un plus grand investissement en ouvrant votre propre laboratoire, mais cela sera bien plus rentable et plus flexible sur le long terme 😉
      N’hésitez pas si vous avez d’autres questions 😊

      • Merci beaucoup pour votre réponse.
        Je suis actuellement dans la phase mise en place du projet’. J’avance doucement mais sûrement.
        Je voulais avoir des précisions sur un élément que je n’arrive pas à trouver.
        Par exemple, j’aimerais confectionner une huile à partir d’un légume/fruit/plante (macérât) car il n’existe pas à l’achat ; comment je peux faire pour le DIP, quelle réglementation s’applique. C’est particulier.

  2. Bonjour,
    Je me posais quelques questions pour la création de cosmétiques avec le DIP :
    * j’aimerais ne pas acheter l’eau distillée mais la faire moi-même tout comme les eaux florales
    donc , ma question est comment je l’intègre au DIP sachant que je n’aurait pas de fiche produit ? Faut-il que j’ai une sorte de fiche avec le procédé d’obtention pour l’obtention de l’eau distillée que je vais intégrer à mes cosmétiques et une relative au procédé d’obtention des eaux florales, ça suffira ?

    • Bonjour Karine,
      Vous pouvez utiliser vos propres eaux florales, mais il faudra établir vos propres FDS, et faire les tests associés : analyses microbiologique, allergènes…

      • Merci beaucoup pour votre réponse,
        si j’ai bien compris, que ce soit pour l’eau distillée ou l’eau florale, des analyses doivent être faites.
        Je ne sais pas ce qui est le mieux pour commencer… A voir
        Est-ce que vous faites une sorte de coaching ou quelque chose du genre pour accompagner ?

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